Exposition professionnelle accidentelle

La circulaire DGS/RI 2/DHOS/DGT/DSS/2008/91 du 13 mars 2008, codifie les grandes lignes de la conduite à tenir face à de telles situations. Elle abroge la circulaire DGS/DHOS/DRT n° 2003/165 datée du 02 avril 2003 relative à la conduite à tenir après Accidents avec Exposition au Sang. La prise en charge pratique est détaillée dans les recommandations de septembre 2017, du groupe d’experts sous la Direction du Pr Morlat.

Cette circulaire contient un outil d’aide à la quantification du risque de contamination en fonction de la situation décrite par la personne exposée et d’aide à la décision de mise en route d’un traitement prophylactique dont les  principaux points sont résumés dans les fiches présentées ci-après.

Il appartenait aux COREVIH, aux services prescripteurs et aux pharmacies hospitalières de se concerter localement pour définir le contenu des kits d’antirétroviraux qui sont mis à la disposition des prescripteurs assurant l’accueil des personnes exposées.

La composition du Kit peut varier au cours du temps. Sa composition peut être connue en s’adressant au service de Maladies Infectieuses et Tropicales du CHRU de Nancy, service référent régional (03 83 15 40 97).

En tout état de cause, ces procédures destinées à agir en aval d’un accident ou d’une défaillance de prévention ne doivent pas faire oublier les actions de prévention existantes. Une consultation post-accident doit toujours être l’occasion d’une information destinée à prévenir la répétition de l’exposition.

 

1. Premiers soins à faire immédiatement :

Piqûres, blessures

  • ne pas faire saigner la blessure
  • nettoyage immédiat avec de l’eau et du savon puis rinçage
  • désinfection : Dakin ou bétadine ou eau de Javel à 0,9° Cl (=0,25% de chlore actif) ou alcool à 70° pendant 5 minutes

Projections sur muqueuses et yeux

  • rinçage abondant à l’eau et au sérum physiologique pendant 5 minutes

Contact direct sur peau lésée

  • nettoyage immédiat avec de l’eau et du savon, puis rinçage.
  • désinfection : eau de Javel à 0,9° Cl, Dakin ou bétadine ou alcool à 70° pendant 5 minutes

 

2. Se rendre au service d’accueil des urgences dans l’heure qui suit l’accident :

  • Pour évaluer le risque de contamination :
    • recherche du statut sérologique et clinique du patient source (VHB, VHC, VIH)
    • profondeur de la blessure
    • objet en cause : souillé de sang ou aiguille creuse contenant du sang

 

  • Pour avis du médecin référent en vue d’un traitement post-exposition (TPE) (délai < 4 h)

 

  • Pour débuter le suivi sérologique de la victime :
    • VIH 

Premier prélèvement dans les 7 jours, si la personne source est infectée par le VIH ou de statut inconnu ou à risque de primo-infection, le suivi comportera une sérologie à 6 semaines en l’absence de TPE, et aussi à 6 semaines en cas de prescription de TPE (soit 2 semaines après la fin du TPE) et à 3 mois en cas de prescription d’un TPE. Lorsque l’exposition survient chez un soignant, un contrôle sérologique tardif à 3 mois est aussi à réaliser en l’absence de TPE du fait de la réglementation (arrêt du premier août 2007).

    •  Hépatite B

Vérification de l’immunité (taux Ac HBs)
Vaccin et/ou immunoglobulines spécifiques dans les 72 h

    • Hépatite C

Sérologie et transaminases

 

3. Déclaration de l’accident au plus tard dans les 48 h :

Nécessaire à la reconnaissance de l’accident de travail et à la prise en charge de ses éventuelles conséquences.

Avant qu’un traitement antirétroviral ne soit éventuellement proposé à la personne exposée, une information devra lui être donnée sur les risques d’échecs et d’effets secondaires potentiels et sur la nécessité de se soumettre à un suivi spécialisé.

 

ÉLÉMENTS À RECUEILLIR LORS DE LA PREMIÈRE CONSULTATION ET DEVANT PERMETTRE UNE QUANTIFICATION DU RISQUE DE CONTAMINATION :

  • Quel délai sépare l’exposition et la consultation?
  • Les sérologies VIH, VHB et VHC du patient source sont-elles connues?
  • A défaut, est-il possible de réaliser ces sérologies chez le patient source?
  • Quelle fut la nature de l’exposition motivant cette consultation :
    • blessure avec une aiguille creuse (AC) contenant du sang?
    • blessure avec une aiguille creuse ne contenant pas de sang?
    • blessure avec une aiguille pleine ou un objet contondant (OC)?
    • projection cutanéo-muqueuse (proj.)?

 

PRISE EN CHARGE IMMÉDIATE :

Déclaration de l’accident, certificat médical initial, et sérologie VIH

1. VIS-À-VIS DE L’HÉPATITE B

2. VIS-À-VIS DE L’HÉPATITE C

Si le patient source est virémique pour le VHC ou si son statut sérologique reste inconnu :

  • réalisation d’une sérologie VHC et dosage des ALAT chez la personne exposée
  • rendez-vous auprès d’un référent pour mise en place d’un suivi (PCR)

 

3. VIS-À-VIS DU VIH

Bilan à réaliser avant toute prescription lorsque la mise en route d’un traitement antirétroviral est décidée :

ALAT + créatinine + clairance de la créatinine+ BHCG.   

Si un traitement est prescrit :

  • il doit être donné le plus tôt possible (dans les 4 premières heures) et au plus tard avant la 48ème heure
  • il est délivré pour 72 heures
  • un rendez-vous auprès d’un référent doit être réalisé avant la 72ème heure suivant la prescription pour déterminer si ce traitement doit être poursuivi, interrompu ou modifié (durée maximum 28 jours)

 

Informer les femmes sous TPE de la moindre efficacité des contraceptifs oraux. Préconiser l’utilisation systématique du préservatif pour les femmes et les hommes jusqu’aux résultats sérologiques

 

 

Si le patient source est connu comme infecté par le VIH un médecin référent sera systématiquement et immédiatement contacté quelque soit la nature de l’exposition

Dans tous les cas, un contact devra être pris dès que possible, avec la Médecine du Travail dont dépend l’agent victime d’un AES

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